"Je n'ai pas de méthode facile pour vous apprendre à parler [...] en dix leçons ou en deux week-ends. Dans les civilisations industrielles, les gens attendent et désirent des résultats immédiats, mais la vraie communication vient de notre propre être et de notre vie dans le Tout. C'est plus quelque chose que nous devenons au cours de notre existence, que quelque chose que nous apprenons. Communiquer réellement [...] requiert une approche globale de sa vie, des autres et de nous-mêmes." - "La voix des Anges", Dorothy Maclean

" Le 21e siècle sera celui du dialogue.

La résolution de tous les conflits se fera en s'assoyant et en dialoguant."

Sa Sainteté le Dalaï Lama, discours à Toulouse, lundi 15 août 2011

Que faire lorsque je me sens mal à l'aise au sein d'un groupe ?

Pourtant le groupe semble homogène...

Il peut y avoir, en médiation, deux approches différentes.

La première consiste en une rencontre entre le médiateur et la personne dans le malaise.

La seconde permet une médiation entre la personne concernée et le groupe.

Pourquoi la rencontre individuelle entre le médiateur et la personne concernée ? Le malaise peut très bien venir du groupe qui accepte mal cette personne et non l'inverse : vrai ! Mais ce qu'il importe d'identifier au début c'est comment cette personne vit la situation, que ressent-elle, que se passe-t-il pour elle, de quoi aurait-elle besoin pour se sentir mieux dans cette situation, y a-t-il des demandes qu'elle pourrait se faire à elle-même et des demandes au groupe ?

 Il est plus opportun d'aborder la question sous l'angle d'un seul individu que par l'ensemble d'un groupe lorsqu'on veut identifier la source de la problématique. La rencontre individuelle permet d'atteindre cet objectif. De plus elle permet à la personne concernée de se sentir écoutée, en confiance, que son ressenti importe. A partir de cet espace, une ouverture vers l'autre, vers les autres, vers le groupe pourra alors se faire. Tant que la personne en souffrance ne se sent pas écoutée et comprise dans sa difficulté, il lui sera difficile voire impossible de s'ouvrir sur un dialogue où les autres expriment leur vécu et d'imaginer des solutions. Voilà en quoi réside la nécessité de la rencontre en individuel.

La rencontre en groupe permet, par le biais de tours de  parole en cercle où chacun a l'opportunité de s'exprimer, de se sentir écouté et à son tour d'écouter les autres, de créer un lien entre toutes les personnes concernées. Car si un seul membre vit un malaise, ce malaise appartient à l'ensemble du groupe. La solution, alors, pourra émerger de l'ensemble du groupe (et non pas d'un ou deux individus).

Qu'il s'agisse d'une rencontre en individuel ou d'une rencontre en groupe, une médiation n'aboutira que lorsque chaque participant se sentira écouté, compris, accueilli dans la façon dont il/elle vit, ressent la situation. L'écoute empathique, attentive, accompagnante du médiateur permet d'atteindre cet état d'être. Le cadre qu'il met en place, les directives qu'il donne, les questions qu'il pose, la reformulation qu'il utilise après chaque échange permettent de créer l'espace de confiance, d'ouverture et d'accuel requis à la construction du cadre s'ouvrant vers l'identification des solutions possibles, pour l'ensemble du groupe, à la problématique qui le bloque.

La médiation entre conjoints

Il arrive qu'un couple vive une passe difficile pour diverses raisons. La communication entre eux est coupée. La frustration s'accumule et les petites choses deviennent de plus en plus insupportables. Avec le passage du temps, il devient impossible pour l'un comme pour l'autre de se rétracter, de pardonner, de passer l'éponge et de faire peau neuve. Et si cela survient, c'est parfois au prix de ravaler sa sensibilité et d'étouffer son ressenti.

La médiation peut offrir une issue dans ce genre d'impasse. Le médiateur, dans un cadre sécuritaire, permet à chacun de s'exprimer ouvertement en parlant de soi, de son vécu, de son ressenti et en offrant la place d'être écouté par l'autre, sans interruption ni réplique. A tour de rôle, les deux conjoints s'exprimeront ainsi.

La prochaine étape permet d'entrer dans un vécu bien présent avec un exemple d'une difficulté récente. A partir de là, à tour de rôle, les conjoints s'exprimeront, écouteront, seront entendus et reformuleront ce qu'ils ont entendu, ce qu'ils auraient aimé entendre, ce qui convient et ne convient pas... et pourquoi selon eux.

Une fois le dialogue ouvert, certaines solutions, compromis, alternatives, options, propositions pourront être avancées, notées, et éventuellement discutées et priorisées. Parmi ce catalogue constitué par les conjoints eux-mêmes, ceux-ci retiendront la ou les options qui leur semblent réalisables dans l'immédiat.

A cette étape de l'échange, il devient possible de fixer un plan de mise en action de certaines des options retenues d'un commun accord selon des critères retenus par le couple. Certains délais peuvent être établis pour diverses options avec le plus de souplesse possible et même de prévoir ce qui peut être fait lorsqu'un nouveau problème survient ou qu'une option s'avère irréaliste.

Le médiateur agit comme personne-ressource et à titre de conseil au besoin et permet au couple de faire de temps à autre un arrêt sur image et une évaluation des options retenues. Le progrès peut ainsi se mesurer concrètement lors d'un processus souple et adapté au rythme de chaque membre du couple. Le vécu de chacun y trouve sa place, leur ressenti est valorisé, et se sentant accueilli et écouté il devient plus facile de se sentir compris et ainsi de comprendre l'autre.